10 décembre 2007
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Je m’interroge… La vie a-t-elle un sens ? Du règne confus des multiples «Eglises », de l’Humanisme existentialiste, de la lutte des classes pour des lendemains meilleurs, que reste-t-il, dans l’exacerbation obscène de la société post moderne ?
Regardons ce qu’en dit la littérature et particulièrement ce roman inquiétant que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à lire :
Oui, les écrits de Houellebecq sont blasés, cyniques, brutaux. Bien qu’il ne faille jamais confondre le « je » du roman avec l’auteur, peut-être le personnage Houellebecq est-il, lui aussi, désabusé, sans désir et sans avenir. Mais enfin, le miroir qu’il nous tend est-il si déformant ? En deux clics sur Internet, ne recevons- nous pas à la gueule une réalité bien pire encore ?
«La possibilité d’une île », ce n’est pas « Roudoudou chez les fées », chanté par une ronde maternelle. C’est agressif, décapant, porno, d’accord. Mais assez vrai.
Daniel1 rédige son autobiographie au début du XXI ème siècle. Il y raconte sa carrière de comique professionnel provocateur, sa vie intime, aussi chaleureuse qu’un pied de biche, et ses relations avec une secte, les Élohimites. De nombreux siècles plus tard, l'un de ses descendants clonés, Daniel24, relit son récit, y ajoute son propre commentaire, et, dans un monde dévasté, cherche une issue… qui n’existe pas. Que dalle. Le vide.
Houellebecq touille tant d'ingrédients dans son chaudron visionnaire que son roman est tour à tour émouvant, fulgurant, écœurant, étouffant. L’ambition littéraire est de prendre à son propre piège une société jugée déliquescente et insauvable ; il en démonte donc les ressorts et la logique perverse, sous le regard d’un observateur acéré de la réalité contemporaine, décrite comme bouffonne, grinçante, sèche comme une pluie de ferraille sans émotions et sans amours.
Sur un ton agressif, monocorde et lancinant, Houellebecq fait voler en éclats la pensée politiquement correcte pour donner la parole à sa génération et à son époque, jusque-là bâillonnées, dit-il, par l’optimisme béat du New age. Pour le meilleur et pour le pire, il développe une longue histoire, dont on ne sait plus trop si elle relève du rêve, d’une demi-science-fiction ou d’un réel trop fouillé.
Il faut lire, terrifié, « La possibilité d’une île », ne serait-ce que pour éviter la catastrophe, l’espérer du moins. Demain est au prix de cette lucidité.
Regardons ce qu’en dit la littérature et particulièrement ce roman inquiétant que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à lire :
«La possibilité d’une île » de Michel Houellebecq
Oui, les écrits de Houellebecq sont blasés, cyniques, brutaux. Bien qu’il ne faille jamais confondre le « je » du roman avec l’auteur, peut-être le personnage Houellebecq est-il, lui aussi, désabusé, sans désir et sans avenir. Mais enfin, le miroir qu’il nous tend est-il si déformant ? En deux clics sur Internet, ne recevons- nous pas à la gueule une réalité bien pire encore ?
«La possibilité d’une île », ce n’est pas « Roudoudou chez les fées », chanté par une ronde maternelle. C’est agressif, décapant, porno, d’accord. Mais assez vrai.
Daniel1 rédige son autobiographie au début du XXI ème siècle. Il y raconte sa carrière de comique professionnel provocateur, sa vie intime, aussi chaleureuse qu’un pied de biche, et ses relations avec une secte, les Élohimites. De nombreux siècles plus tard, l'un de ses descendants clonés, Daniel24, relit son récit, y ajoute son propre commentaire, et, dans un monde dévasté, cherche une issue… qui n’existe pas. Que dalle. Le vide.
Houellebecq touille tant d'ingrédients dans son chaudron visionnaire que son roman est tour à tour émouvant, fulgurant, écœurant, étouffant. L’ambition littéraire est de prendre à son propre piège une société jugée déliquescente et insauvable ; il en démonte donc les ressorts et la logique perverse, sous le regard d’un observateur acéré de la réalité contemporaine, décrite comme bouffonne, grinçante, sèche comme une pluie de ferraille sans émotions et sans amours.
Sur un ton agressif, monocorde et lancinant, Houellebecq fait voler en éclats la pensée politiquement correcte pour donner la parole à sa génération et à son époque, jusque-là bâillonnées, dit-il, par l’optimisme béat du New age. Pour le meilleur et pour le pire, il développe une longue histoire, dont on ne sait plus trop si elle relève du rêve, d’une demi-science-fiction ou d’un réel trop fouillé.
Il faut lire, terrifié, « La possibilité d’une île », ne serait-ce que pour éviter la catastrophe, l’espérer du moins. Demain est au prix de cette lucidité.