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  • : Maison d'édition Elan Sud, littérature générale, à Orange (84). Ses auteurs et leurs romans. Parutions, articles, interviews, commentaires. Actualité des salons du livre, rencontres avec le public. Site d'échange littéraire. Organisation du concours de manuscrits : Prix première chance à l'écriture
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Bonjour à tous,

J'ai ouvert ce blog pour vous permettre de réagir aux lectures de nos ouvrages. Les auteurs vous répondront avec plaisir en fonction de leur emploi du temps, laissez-leur un commentaire.

Un calendrier pour retrouver les auteurs, un Blog pour prolonger une conversation…

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14 décembre 2007 5 14 /12 /décembre /2007 15:43

 Perpective de l’horreur à la Sarkozy : de la publicité pour les livres à la télévision
 Je souhaitais en faire un article, Pierre Assouline a très bien résumé la situation.

stop.gifA lire absolument
On sait que la presse écrite connait actuellement une grave crise.
On sait que la réduction des budgets publicitaires aggrave sa situation depuis quelques années.
On sait que leur fuite progressive vers l’internet ne va pas arranger son cas.
Ce qu’on sait moins, c’est que ça risque bientôt d’être pire.
C’est à craindre depuis un certain déjeuner à l’Elysée lundi dernier.

Le président de la République y avait invité le bureau du Syndicat National de l’édition (SNE).
Autour de la table Françis Esmenard (Albin Michel), Alain Kouck (groupe Editis), Antoine Gallimard (Gallimard), Teresa Crémisi (Flammarion), Liana Levi (Liana Levi), Serge Eyrolles (SNE), Christine Albanel (Ministre de la Culture) ainsi que des conseillers du président. Craignant que les agapes ne sombrent vite dans le ronron déférent de la langue de bois et le respect dû à la fonction, et après les lieux communs désormais d’usage des uns et des autres (”On publie trop de livres”), Sarkozy a commencé par bousculer les éditeurs.

Fidèle à son goût de la provocation, il a saisi la perche involontairement tendue par Françis Esménard qui entendait distinguer les livres littéraires des autres :”Sortez un peu de votre poussière et de Saint-Germain-des-Prés !” Puis il leur a demandé de réfléchir aux moyens d’assurer une meilleure place au livre à la télévision. Dans les programmes et par la publicité. Pour ce qui est du premier cas, la production d’émissions littéraires n’est pas de leur ressort, en principe, ou alors quelque chose nous a échappé. En revanche le second dépend entièrement d’eux.

Cliquer ici pour lire la suite 

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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 18:51
Je m’interroge… La vie a-t-elle un sens ? Du règne confus des multiples  «Eglises », de l’Humanisme existentialiste, de la lutte des classes pour des lendemains meilleurs, que reste-t-il, dans l’exacerbation obscène de la société post moderne ?
Regardons  ce qu’en dit  la littérature et particulièrement ce roman inquiétant  que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à lire :

«La possibilité d’une île »  de Michel Houellebecq

Oui, les écrits de Houellebecq sont blasés, cyniques, brutaux. Bien qu’il ne  faille jamais confondre le « je » du roman avec l’auteur, peut-être le personnage Houellebecq est-il, lui  aussi,  désabusé, sans désir et sans avenir. Mais enfin, le miroir qu’il nous tend est-il si déformant ? En deux clics sur Internet, ne recevons- nous pas à la gueule une  réalité bien pire encore ?
«La possibilité d’une île », ce n’est pas « Roudoudou  chez les fées », chanté par une ronde maternelle. C’est agressif, décapant, porno,  d’accord. Mais assez vrai.
Daniel1 rédige son autobiographie au début du XXI ème siècle. Il y raconte sa carrière de comique professionnel  provocateur,  sa vie intime, aussi chaleureuse qu’un pied de biche,  et ses relations avec une secte, les Élohimites. De nombreux siècles plus tard, l'un de ses descendants clonés, Daniel24,  relit son récit, y ajoute son propre commentaire, et, dans un monde dévasté, cherche une issue… qui n’existe pas. Que dalle. Le vide.
Houellebecq touille tant d'ingrédients dans son chaudron visionnaire que son roman est tour à tour  émouvant, fulgurant, écœurant, étouffant. L’ambition  littéraire est de prendre à son propre piège une société  jugée déliquescente et  insauvable ; il en démonte donc les ressorts et la logique perverse, sous le regard d’un observateur acéré de la réalité contemporaine, décrite comme bouffonne, grinçante, sèche comme une pluie de ferraille  sans émotions et sans amours.
Sur un ton agressif, monocorde et lancinant, Houellebecq fait voler en éclats la pensée politiquement correcte pour donner la parole à sa génération et à son époque, jusque-là bâillonnées, dit-il,  par l’optimisme béat du New age. Pour le meilleur et pour le pire, il développe une longue histoire, dont on ne sait plus trop si elle  relève du rêve, d’une demi-science-fiction  ou d’un réel trop fouillé.
Il faut lire, terrifié, « La possibilité d’une île », ne serait-ce que pour éviter la catastrophe, l’espérer du moins. Demain est au prix de cette  lucidité.

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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 09:04
Je m’interroge… A notre époque bousculée, le temps presse, manque, se gagne, se compte,  se perd, nous perd. Mais qu’est-ce que  le temps ?
Regardons  ce qu’en dit  la littérature et particulièrement ce bijou que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à lire :
« A la recherche du temps perdu », de Marcel Proust

Houlà ! Proust ! Le sadique des dictées labyrinthiques ! Le spécialiste des phrases à rallonge qui palpent  les émois d’un courant d’air en dix-huit pages sans alinéas ! Le maladif qui scribouille dans son lit, volets fermés,  pendant que sa Môman lui apporte des tisanes !  Que n’a- t- on pas dit sur le pauvre Marcel…
Perfides jalousies.
Car Proust a apporté à la littérature ce que Monet,  l’impressionniste, a apporté à la peinture : la Révolution et la Beauté.
La recherche du temps perdu est la  longue errance  d’un jeune  narrateur caméléon épris d’art, dans les salons de la Belle Epoque. En apparence, il ne se « passe » rien, pas d'intrigue, de tension, de dénouement. C’est bien normal,  on n’est pas dans la dernière prod’ d’Hollywood !
Pourtant, en sept fois 500 pages à peine, Proust aborde les sujets brûlants de son époque : la guerre mondiale, l’affaire Dreyfus, les mœurs (dont l’émergence de l’homosexualité admise), les forces sociales, et bien entendu l’amour, le couple, la mort…
On ouvre la Recherche comme si on allait traverser  le canal de Provence, mais on va  naviguer sur l’immense océan de la littérature, subjugué, enchanté.
De mère juive, Marcel Proust naît le 10 juillet 1871 à Paris, pendant la Commune. Il est asthmatique et fragile, la mort par étouffement planera sur lui toute son existence. Après des études au  lycée Condorcet, il devance l’appel sous les drapeaux et accomplit son service militaire On le juge ici et là « peu intelligent ». Il publie d’abord des poèmes et des  nouvelles dans une facture très classique. La fortune familiale lui assure une existence facile et lui permet de fréquenter les salons chics. Il y accumule le matériau nécessaire à la construction de son œuvre maîtresse, où il cristallise, grâce à  un style unique,  une  conscience qui  plonge en elle-même, qui recueille tout ce que le temps à laissé comme traces,  puis, qui reconstruit,  redonne vie à ce qui fut ébauches fantomatiques  et signes. C’est la cathédrale du Temps.  Prouts cherche à cerner l’impossible, la vérité de l’âme... et il y parvient. La Recherche du Temps perdu  paraît progressivement entre 1913 et 1927,  avec un immense succès.
Franchement Coco, plutôt que de courir après boulot-dodo, minceur et sexe, crédits maxis, écran plasma et portable wifi, embarque-toi dans la Recherche ! Car au septième tome, il le retrouve, Proust, le Temps !  Et ça, c’est un moment bouleversant qui aide à vivre, bien plus que les artifices de la conso. Trop fort, le Marcel.



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22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 19:11
 

Une pensée toute amicale pour Maurice Béjart, qui est parti ce matin danser avec les anges.
Pour l’avoir côtoyé, il y a fort longtemps, je lui dois un peu de ma combativité et cette recherche de perfection permanente. Car croyez moi, l’homme savait mener ses troupes.

Mon seul regret ne pas t’avoir salué une dernière fois de ton vivant.
Bon voyage, Maurice…



Maurice Béjart est né à Marseille, le 1er janvier 1927. Danseur, puis chorégraphe, il débute à Paris.
 En 1960, il crée à Bruxelles le Ballet du XXe siècle. Un quart de siècle plus tard, il déplace sa compagnie à Lausanne (Béjart Ballet Lausanne). Ses racines, il les plante là où il travaille.

Il nous a quitté ce matin, le 22 novembre 2007
 Bejart-Maurice.jpgPhoto : fr.wikipedia

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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 12:20
samedi 1er décembre 2007 entre 14h15 et 20h
dans les salons de l'Hôtel Park Inn, route de Caderousse à Orange
à l'occasion du 50ème anniversaire de l'attribution du Prix Nobel de Littérature à l'auteur de L'Etranger

Au programme :

    - 14h15 : accueil du public; présentation du programme de la manifestation.
    - 14h30 : conférence de Raphaël Enthoven (*): "Camus, le non-sens et la joie", un commentaire libre d'un extrait de Noces.
                       
          (*) Raphaël Enthoven : ancien élève de l’École Normale Supérieure et agrégé de philosophie, il enseigne tout d’abord pendant deux ans à l’université de Lyon III, avant d’enseigner à l’Université Populaire de Caen, où,  en 2002 et 2003, il anime le séminaire de philosophie générale, tout en devenant le producteur de l'émission radiophonique  Les vendredis de la philosophie  sur France Culture. Aujourd’hui Maître de  conférences à l’Institut d'Etudes Politiques de Paris, il anime des cycles de leçons sur Spinoza, Bergson et Clément Rosset aux  Mardis de la philo , et à la Bibliothèque nationale sur
la question du « sens de la vie ». Conseiller de la rédaction de Philosophie Magazine, où il tient la rubrique « Sens et vie », il est toujours producteur à France-Culture où, après s’être occupé du  Rendez-vous des politiques  en partenariat avec le magazine L’Express,  il anime désormais quotidiennement l’émission  Les   nouveaux chemins de la connaissance. Il a publié en 2007 chez Fayard  Un jeu d’enfant – la philosophie. Sur Camus il a produit et animé une série d’émissions sur France Culture en août 2006.
     -  16h : pause
     -  16h30 : dialogue entre Raphaël Enthoven et Laurent Bove (*) : "L'Etranger :  philosophie de l'absurde ou  philosophie de l'amour?"

(*) Laurent Bove : philosophe, professeur à l'Université de Picardie, membre du comité de rédaction de la revue Multitudes ; spécialiste du spinozisme, de l'éthique et de la politique à l'Age classique, il s'intéresse notamment aux  moralistes français, en particulier à Vauvenargues, dont il collabore à l'édition des Oeuvres complètes; sur Camus il a publié, avec André Comte-Sponville et Patrick Renou :
  Albert Camus, de l'absurde à l'amour (La Renaissance du Livre, 2001)
    - 17h15 : pause
    - 17h45 : Lecture théâtrale des Justes par le Théâtre du Rêve Eveillé  
    - 18h30 : Café littéraire su L'Exil et le Royaume    
    - 20h : apéritif de clôture (offert par les organisateurs)
Entrée : 6 euros  - Etudiants, lycéens, chômeurs : 3 euros renseignements : 04.90.51.71.18 / 04.90.51.86.05  
Serge  Tziboulsky
 

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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 18:14
Je m’interroge… Le terrorisme « kamikaze » est assez couru ces temps-ci. 
Mais d’où vient ce mot ? Qu’était-ce à l’origine ?

Regardons  ce qu’en dit  la littérature et particulièrement ce bijou de  nouvelle
«Patriotisme, de Yukio Mishima »
que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à lire.


Les  kamikazes japonais  étaient des malgré-nous, contraints au sacrifice  par l'état-major  et la pression sociale. Selon le code d’honneur, survivre à un échec était une honte. En dehors de la guerre, le seppuku, (ou  hara-kiri),  était  utilisé en dernier recours lorsqu'un soldat estimait immoral un ordre de son maître.
Dans ce contexte, Patriotisme est l’histoire d’un officier en 1926. Ses collègues se sont révoltés contre l’armée impériale. Il ne peut pas les trahir. Il ne peut pas non plus être félon. Que faire  pour sauver l’honneur ?
La solution lui saute à l’estomac. Il se fera seppuku, et avec son épouse encore, tous les  deux  jeunes, beaux, quasi parfaits. Une maison toute simple va abriter le drame, dans le silence d’une ville de garnison. Deux pièces nues, meubles sobres, un petit temple pour la Grande Divinité,  des futons…
Le rituel du suicide commence (au sabre pour lui ; pour elle ce sera au poignard) et ira à  son terme dans  la plus pointue des traditions. C’est  horrible et superbe.
Mishima, né en 1925, est séquestré dès sa naissance par une grand-mère hystérique et nostalgique des Samouraïs. Il vit confiné dans une chambre sombre qui  transforme le monde en mirage inaccessible. Puis, au collège, Mishima se découvre homo ! Aïe ! Ses désirs lui apparaissent comme un monstrueux péché,  traumatisme intime auquel s’ajoute celui de la défaite de 1945.
Cette  tension intérieure  produit trente ans durant des textes  impitoyables et poétiques d’où émerge une image essentielle : celle du bel adolescent voué à une mort tragique dans l’érotisme et l’esthétisme.
 Subjugué par ces  textes magnifiques on se laisse emporter…
Car Mishima n’est pas seulement une douleur, c’est un grand écrivain. Il atteint d’ailleurs   une gloire  internationale, sans que ses troubles intérieurs faiblissent.
Mondain, anachronique, imbibé de valeurs occidentales mais prônant les vertus   ancestrales, épris de l’écriture mais cultivant ses muscles, hanté par la mort mais amoureux de la vie, Mishima est un personnage paradoxal, dont l'œuvre laisse rarement indifférent.  La nouvelle « Patriotisme », écrite en 1960, est ainsi un  chef d’œuvre.
L'impossible combat de Mishima avec ses contradictions  le conduit à organiser sa propre mort.  En 1970, sous un prétexte martial, il se fait seppuku en vraie grandeur dans une mise en scène parfaite.   
Fin  tranchée du Mishima vivant, mais début d’une  gloire littéraire éternelle méritée.

On voit qu’on est très loin des « kamikazes » actuels, qui massacrent à la bombe femmes, vieillards et nourrissons, dans un paroxysme assassin d’analphabétisme abruti. Leurs  tripes, à eux, sont  seulement  bonnes pour la bauge  aux cochons.


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16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 14:33
    Bernard Noël
avec
la jeune génération de poètes
Lambert Barthélémy, Lionel Destremau, Stéphanie Ferrat, Emmanuel Laugier et Rodrigue Marques de Souza
rencontres et lectures
mardi 20 novembre 2007 20 heures à l'auditorium de la médiathèque
visite des expositions de peintures, œuvres sur papier, livres rares
de Jean-Gilles Badaire et Philippe Guitton
du 5 octobre au 27 novembre 2007
entrée libre, renseignements et réservations : 04 90 76 21 48
Ces manifestations sont organisées en partenariat avec la Galerie Remarque et l’Association ARPE
Médiathèque intercommunale La Durance - 60, rue Véran Rousset 84300 Cavaillon

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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 14:25
Je m’interroge… L’explosion de la pédophilie révélée scandalise. Les mannequins de treize ans à peine pubères, demi nues sur les couvertures de magazine à gros tirage,  interpellent. Personne n’a guillotiné David Hamilton. Alors ?
Regardons un peu ce qui se passe dans la littérature et particulièrement dans cette merveille de petit livre,
« Lolita » de Vladimir Nabokov que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à ouvrir.

Lolita, c’est l’histoire, en 1943,  d’une môme de  douze ans, moitié fillette moitié femme, une nymphette.
Elle a un mec. Bien mûr, la quarantaine tassée. C’est son beau-père, pas tout-à-fait par hasard. La mère a été…effacée dans un accident très accidentel.
La nymphette, c’est Lolita. Elle n’est pas amoureuse du vieux, elle n’apprécie pas outre mesure  les câlins avec lui, bâille pendant. Mais bon, il a des sous pour ses caprices et elle lui rend la monnaie.
Douze ans d’accord, mais pas vraiment innocente la môme ! 
Les voilà à faire les motels dans des road movies à travers les USA  avec une pause dans une ville morte où Lolita fréquente provisoirement  un mignon  collège pour jeunes filles à marier.
Ah pauvrette asservie par un mâle, pensez-vous ?
Eh non ! Certes, pépère est pervers, mais il ne maîtrise rien. C’est Lolita la patronne et puis d’ailleurs, paf, elle en a marre, elle s’évapore, avec  le théâtreux gominé du collège qui lui a tourné la tête et les sens, lui.
Le beau-père, vacille, cherche la petite, un révolver dans la poche. Sa perception du réel se floute…Il la retrouve, mariée à seize ans, lourdement enceinte, fauchée rase,  dans une baraque où elle espère, avec son mécano de mari, un hypothétique départ pour l’Alaska.
Le vieux sort son révolver et…
Et alors ?  Allez voir !
Si vous cherchez cochon, vous serez déçu. Rien de grivois là-dedans bien que terriblement sensuel.
Par contre, vous serez  séduit par la superbe description d’une «âââme » tordue (lui) et d’une «âââme » innocente (elle). Ou le contraire. Ou les deux. Jusqu’au drame final.  Pour elle ? Pour lui ? Vous verrez bien. Des personnages secondaires massifs et colorés, bornent le chemin  zigzagant de cette liaison sulfureuse…
Nabokov, né en 1899 à Saint Pétersbourg, est mêlé par son père à la  révolution russe, côté démocrate  donc pas longtemps, donc exilé. Vladimir fait ses classes à Cambridge, puis vit  à Berlin, à Londres, à Paris. Il écrit en russe et en  anglais,  s’installe aux Etats-Unis en 1940. Il suscite vite l’intérêt, devient un auteur reconnu.  Couvert de gloire,  il finit sa vie en Suisse, à 72 ans.
Lolita  est son plus célèbre roman,  un livre charnel, délirant,  aux multiples rebondissements, du grand art  d’écriture, avec une habileté des mots et de la langue, des  flèches lancées dans des miroirs multiples où on ne voit  bientôt plus que les reflets  de reflets.
Lolita, c’est diabolique et beau.
Scandaleux ? Impossible ? Pas si sûr. Récemment, quelque part en Europe, une jeune fille « séquestrée »  (on va dire comme ça)  est sortie lisse,  propre et cultivée de plusieurs années de « prison » (on va encore dire comme ça), tendron rose d’abord,  puis jouvencelle, puis femme.  Sa «  fuite »  (on va toujours dire comme ça) avait poussé son  geôlier épris au suicide. Elle a fait un tour charmant sous les caméras et a disparu, mignonne à croquer, très plainte...En 2006.
Alors,  impossible Lolita ? Horrible ?  Ou toujours actuelle ?

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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 14:20
Je m’interroge… Les désordres légers que subissent pour  mille raisons une partie du territoire de la République qu’on appelle pudiquement «  les quartiers » étaient-ils prévisibles ?
Regardons un peu ce qu’en dit  la littérature et particulièrement cette merveille de petit livre,
«Orange Mécanique » d’Anthony Burgess que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à ouvrir.

L’Orange Mécanique, c’est l’histoire d’un mec de quinze ans, Alex, un barbare, du genre à brûler les autobus avec des femmes dedans, à séquestrer un  type pour le découper, à brûler les filles qui veulent pas se laisser tripoter. Pas vraiment sympa Alex, même s’il aime la musique classique….
Roman de science-fiction,  L’Orange Mécanique est écrit en 1960 mais se déroule vers … maintenant ! Nous sommes dans une société  déshumanisée, lâche et sinistre...  ça vous dit peut-être quelque chose. Alex et sa bande  manient un argot  créatif et hermétique,  mélange de plusieurs langues. Il voyait loin, Antony. ! Voyou au charme trouble, Alex viole, braque, tue.  Il est emprisonné, subit un régime chimico-psychique  spécial qui est censé le juguler.
Ah mais, pourquoi tant d’atrocités, creusons un peu. Anthony Burgess, né en1917, est un l’auteur le plus prolifique de sa génération. Il fait la satire du monde moderne, de sa violence et de sa perversité, mêlant conservatisme et contestation.  Sa femme est violée en 1942. Lui, ancien soldat en Malaisie,  apprend en 1959 qu’un cancer le condamne. Finalement, il survivra. Mais, avec de tels chocs, sa verve et ses écrits s’accélèrent. Plutôt humaniste, il pense  que le plus affreux des cailleras n’est pas  prédestiné à la délinquance. Au contraire, par sa  liberté individuelle, il peut se réformer.  Le titre de  Burgess  reprend  une expression « cockney » qui décrit la bizarrerie extrême: « queer as a clockwork orange », c'est-à-dire zinzin comme une orange mécanique. Très zinzin, même, la bande à Alex, qui annoncent  les bandes d’aujourd’hui…
A sa sortie de prison, Alex devient à son tour mouton victime. Il  ne supporte plus la violence qui le fait vomir. Poussé au suicide par une ex-victime devenue son tortionnaire, il se rate, revient à ses penchants brutaux. Finalement, enfin mûr, il se range, va se fondre dans la société.
C’est du moins la version de Burgess.
Mais le live est repris par le grand cinéaste Stanley Kubrik qui en fait un chef-d’œuvre somptueux, terrifiant… et beaucoup moins moral. Pour Kubrik, il n’y a pas de rémission,
Alex restera à vie  un barbare et point barre.
Le livre est banal, passe inaperçu. Le film a, lui,  un énorme succès,  jusqu’à aujourd’hui et demain compris. C’est que le ciné avait raison !

L’Orange mécanique est toujours très zinzin, et même beaucoup plus.
On vous avait bien dit qu’il fallait s’y attendre.


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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 09:26
Je m’interroge… Pourquoi des  femmes  sont-elles à nouveau  victimes de réactionnaires de quartier, à la pensée (hum ! la pensée..) obtuse et  analphabète ? Est-ce qu’elles n’auraient plus le courage d’être libres ?
Regardons un peu ce qui se passe dans la littérature et particulièrement dans cette merveille de petit livre,

« Chéri »  de Colette
que nous avons sous la main et que nous ne pensons pas à ouvrir.

Chéri, C’est l’histoire d’une meuf,  riche, mondaine,  qui est avec un chéri beaucoup plus jeune qu’elle, qu’on appelle « Chéri », justement, et dont elle savoure à becquetées gourmandes la succulente  beauté de faune. Chéri n’a pas vingt ans quand Léa, mangeuse d’hommes qui en a cinquante, le capture.
Léa entretient Chéri  sept années,  c’est la belle vie, bien qu’un un peu décevante sur la fin.
Cependant, Chéri,  le juvénile démon, décide un jour  de se marier avec une pucelle, certes très  «couvent des oiseaux »,  mais fortunée, ça assure.
Léa encaisse.
Pas de quoi en faire un fromage, me direz-vous. Aujourd’hui, où les couples sont multiples et composites,  d’accord, mais  nous en sommes en 1920 et l’histoire est absolument scandaleuse.
Or, le scandale, Colette, elle adoooore !
Née en 1873, innocente provinciale, Colette est repérée par un Don Juan parisien, Willy, qui la fait connaître au travers d’un premier roman. Très vite, elle devient une gloire littéraire,  quitte Willy pour une liaison lesbienne  tapageuse (elle en profite pour faire du théâtre et monter ses seins   sur scène, oh la la !), se remarie une fois, deux fois…sans compter les amants.
Elle devient journaliste, fréquente  les musiciens et les auteurs de renom (Ravel, Sartre…) devient académicienne Goncourt. Une vraie bourrasque !
Chéri,  c’est un peu, beaucoup, un écho de sa vie tapageuse et libertaire : elle a envie, donc elle ose, donc elle rayonne !
On aime d’abord  Chéri  parce que l’écriture est la  quintessence d’une exquise féminité, piquante, savoureuse. Mais on aime surtout parce que c’est d’un style  rêveur, brodé  comme une poésie, harmonisé comme une musique, et  percutant comme d’une révolutionnaire en jupon (charmant).
Donc, Léa ne supporte pas la séparation, et Chéri pas plus. Ils  se précipitent à nouveau l’un vers l’autre. Mais  Chéri, amoureux d’un souvenir, retrouve une femme fanée.  Le mignon a un  choc, Léa est VIELLE ! Il fuit, en respirant un grand coup.
Chéri, c’est beaucoup plus qu’une élégante sérénade, car la chute,  sarcastique, est  d’une  grande actualité : en amour l’âge ne compte pas, mon œil, mais ça vaut la peine de tenter quand même  toutes les combinaisons possibles.
Le style libertaire  de cette sacrée nénette de Colette, son indépendance de ton, sa modernité conquérante, sa sensualité exacerbée, ont marqué le monde des lettres. En 1953, arthritique, entourée de ses chats, elle devient Grand Officier de la Légion d’Honneur. Elle a, en 1954, des funérailles nationales…. Comme Victor Hugo, rien que ça !
Sulfureuse, d’accord, l’ hyper femme. Mais en gloire !
Vraiment, Colette devrait être au programme des LEP, option mécanique à gros bras, ou des cours de couture pour  enfermées précoces.
Ça aérerait les esprits !

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