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4 janvier 2008 5 04 /01 /janvier /2008 16:58
Je m’interroge… Les souffrances et les enfermements  de notre quotidien, viennent-ils des brutalités sociétales  ou de beaucoup  plus  loin ? Sont-elles physiques ou métaphysiques ?
Regardons  ce qu’en dit  la littérature et particulièrement cette petite merveille que nous avons sous la main :


«Le Vice-consul» de Marguerite Duras

L’œuvre de Margeride Duras, que certains évitent frappés de malaise, s’est forgée dans le creuset poétique et intellectuel des années 40 à 90. Duras y a inventé une écriture qui traverse brutalement nos corps, une écriture qui vient des temps d’avant les mots, quand résonnait le cri primal de ceux qui n’étaient pas encore des Êtres.
Ainsi du Vice-consul, roman de trois douloureuses solitudes : celle de la mendiante du Gange ; celle d’Anne-Marie Stretter, personnage fantomatique récurrent de Duras; celle du Vice-consul de Lahore enfin,  petit fonctionnaire devenu fou de solitude, tirant sur les lépreux et sur sa propre image dans les miroirs, hurlant tel un chien rejeté par sa meute. Ces trois êtres incertains, et d’autres qui les côtoient dans la touffeur de la mousson, ne peuvent se rejoindre en rien. Chacun bute, obscur et désespéré, sur ses propres limites et sur les limites de l’autre. Malgré les apparences, tous sont des parias. Leur existence est tordue de souffrance, celle du spleen absolu, celle de la misère de l’humanité, à l’état brut. Devant l’un et devant l’autre, ils n’ont aucun pouvoir. Archétype de cette ambiance pitoyable, Le Vice-consul est une œuvre littéraire décomposée avec minutie et acharnement. La décomposition s’insinue d’abord entre l’histoire et l’absence d’l’histoire, puis entre le récit de l’histoire et l’absence du récit, enfin entre les segments des dialogues désagrégés. Malaise ! Tournis ! Sur cette « mise en absence », Duras  pose des voix sonores, distanciées et sans suites, qui dérangent. Toute rencontre, celle du geste ou de la voix, même hétérogène et fragmentée, est impossible… Or, dans le fracas et l’agitation du monde, cette difficulté à évoquer  nos sensibilités intimes n’est-elle pas notre affliction quotidienne ? N’était-elle pas là, exactement, cette souffrance solitaire, qui ne peut cristalliser des paroles sur nos secrets ? Ecrire, pour Duras, c’est retourner à sa préhistoire, c’est aller en frôler le trou noir. Avec Duras, on est seul,  on est mal.  Prolonger Sapiens encore et encore, aller vers un  Néant qui se creuse indéfiniment, ce n’est pas simple. Mais c’est Beau, aussi, Alors, on se jette sur l’immensité de son œuvre et on en est apaisé, finalement.

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