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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 12:10

DE LISBONNE À PORT-AU-PRINCE

 

         Comment ne pas penser en découvrant les rares images de la destruction de Port-au-Prince, ses habitants hagards errant dans les rues, les morts abandonnés sur les trottoirs, l’absence totale de secours faute d’existence d’un état, au Poème sur le désastre de Lisbonne, ou examen de cet axiome “Tout est bien” écrit par Voltaire. Le 1er novembre 1755 Lisbonne qui comptait 250 000 habitants est presque entièrement détruite par 3 secousses telluriques et plusieurs raz de marée. On compte alors entre 25 000 et 60 000 morts. La comparaison avec Haïti, la moitié d’île abandonnée des dieux, est bien sûr hasardeuse, mais le poème de Voltaire écrit dans la tristesse et l’effroi reste brûlant d’actualité et d’émotion. Capitale de la douleur d’un pays exsangue, Port-au-Prince va devenir pour quelque temps la proie des journalistes et des aides internationales dans une surenchère obscène de celui qui mettra le plus de millions de dollars sur la table de la misère. Puis viendra le temps de l’oubli ou celui d’un autre drame, et on ne parlera plus d’Haïti chérie qu’avec la compassion face à  l’impuissance.

 

Maurice Lévêque


Poème sur le désastre de Lisbonne (1756)

 

Ô malheureux mortes ! O terre déplorable !

O de tous les mortels assemblage effroyable !

D’inutiles douleurs éternel entretien !

Philosophes trompés qui criez : « tout est bien »

Accourez, contemplez ces ruines affreuses

Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,

Ces femmes, ces enfants l’un sur l’autre entassés,

Sous ces marbres rompus ces membres dispersés ;

Cent mille infortunés que la terre dévore

Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,

Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours

Dans l’horreur des tourments leurs lamentables jours !

Aux cris demi-formés de leurs voix expirantes,

Au spectacle effrayant de leurs cendres fumantes,

Direz-vous : « C’est l’effet des éternelles lois

Qui d’un Dieu libre et bon nécessitent le choix » ?

Direz-vous en voyant cet amas de victimes :

« Dieu s’est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes » ?

Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants

Sur le sein maternel écrasés et sanglants ?

Lisbonne, qui n’est plus, eut-elle plus de vices

Que Londres, que Paris, plongés dans les délices ?

Lisbonne est abîmée , et l’on danse à Paris.

Tranquilles spectateurs, intrépides esprits,

De vos frères mourants contemplant les naufrages,

Vous recherchez en paix les causes des orages :

Mais du sort ennemi quand vous sentez les coups,

Devenus plus humains, vous pleurez comme nous.
Croyez-moi, quand la terre entrouvre ses abîmes

Ma plainte est innocente et mes cris légitimes. (...)

Que peut donc de l’esprit la plus vaste étendue ?

Rien ; le livre du sort se ferme à notre vue.

L’homme, étranger à soi, de l’homme est ignoré.

Que suis-je, où suis-je, où vais-je, et d’où je suis tiré ?

 

 

 

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