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Maison d'édition Elan Sud, littérature générale, à Orange (84). Ses auteurs et leurs romans. Parutions, articles, interviews, commentaires. Actualité des salons du livre, rencontres avec le public. Site d'échange littéraire. Organisation du concours de manuscrits : Prix première chance à l'écriture

DE LA COUPE AUX LÈVRES

La Coupe bat son plein. Parfois la Coupe est pleine. Celle du Monde de football pour l’équipe de France vouée aux gémonies après sa piteuse prestation. On oublie que le football n’est qu’un jeu.
J’aime ce sport parce que –ainsi que l’a dit un généticien – les singes ne joueront jamais au football. Il faut allier virtuosité technique et vision collective. La somme des talents individuels ne fait pas une équipe. Il faut y ajouter le don et l’intelligence. Mais les singes se pressent surtout autour du terrain et des joueurs. Il s’agit de lever le menton et de montrer qu’on domine, « qu’on en a », de dégager le maximum de cartetestostérone, de brandir l’honneur du drapeau. Et l’on oublie la fluidité, la délicatesse, les débordements des ailiers (ceux qui ont des ailes), la caresse des balles (souvenir de Garrincha). Et l’argent vient polluer la fête ce qui pousse de nombreux intellectuels à mépriser ce nouvel opium du peuple, manière d’ailleurs pour les élites de mépriser ce peuple qui s’enflamme pour ce jeu, de mépriser les joueurs souvent d’origine modeste. J’engage à lire à ce sujet le petit livre de Jean Claude Michea : « Les intellectuels, le peuple et le ballon rond » aux éditions Climats. Dommage d’escamoter la chance que représente ce Mondial : chance d’accéder à d’autres cultures, chance de comprendre aussi le caractère fictif (au sens de création de fictions) des cultures et par conséquent de la nôtre. Parce que chacun écrit le roman de sa vie, chaque peuple écrit sa saga comme il y eut celle de l’équipe « black, blanc, beur », comme aujourd’hui on cherche à exorciser la honte de la défaite en lâchant à la vindicte des boucs émissaires. Et ce sont les mots de Nancy Huston qui me viennent aux lèvres : « La spécificité de notre espèce, c’est qu’elle passe sa vie à jouer sa vie. »
Maurice Lévêque
[ Dennis Gallardo, peinture extraite de l'éphémère …, roman graphique à sortir fin 2010)]
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M
<br /> <br /> J'adhère aux propos de Maurice Levêque. Toutefois, les virtuoses ne peuvent le rester quand ils baignent dans l'opulence et de ce fait, oublient peut être leur origine modeste et pourquoi ils<br /> sont sur le terrain. Un match est beau quand le coeur y est et je crois que malheureusement, en Afrique du Sud, les joueurs de l'équipe de France n'étaient pas à leur meilleur niveau.... Pourquoi<br /> ? question épineuse à laquelle il n'est pas si facile de répondre (si tant est qu'il y ait une réponse)!<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Bonjour Mylène<br /> <br /> <br /> J'ai transmis ce message à Maurice Levêque, je n'ai pas d"avis sur le niveau des joueurs, je trouve juste que le sport et l'argent sont trop liés, d'où certaines dérives…<br /> <br /> <br /> <br />